Plus de 3.500 personnalités politiques et économiques de premier rang, venus de plus de 45 pays, ont participé à la cinquième édition de la Conférence internationale ‘’Financing investment and trade in Africa’’ (Fita 2022), qui s’est tenue à Tunis les 25 et 26 mai 2022.
Il s’agit, en effet, d’un rendez-vous économique panafricain et international important, organisé par Tunisia-Africa Business Council (Tabc). Placé sous le thème : ‘’La décennie de tous les défis’’, l’objectif principal assigné est d’intégrer l’Afrique dans la dynamique de croissance mondiale et de soutenir son développement. A cet égard, la Fita 2022 a traité des sujets brûlants et débattu des grands enjeux post-Covid-19, dont la relance économique, le financement, la digitalisation, le tourisme durable, l’énergie, l’infrastructure, l’éducation, le commerce inter-africain, la jeunesse africaine et bien d’autres sujets.
L’Afrique, terre promise de l’investissement…
A l’ouverture des travaux de cette 5e édition, la cheffe du Gouvernement, Najla Bouden, n’a pas manqué de rappeler que la Tunisie représente une destination importante pour l’investissement, grâce à son emplacement stratégique, outre le rôle pionnier qu’elle joue au niveau de la coopération internationale. Mais au vu de la crise entre l’Ukraine et la Russie, celle liée à la Covid-19 et à la flambée des prix des matières premières à l’échelle internationale, le continent fait face, aujourd’hui, à des défis multiples relatifs, notamment, à l’infrastructure et à la sécurité alimentaire et environnementale. Mais malgré cette situation qui ne semble pas trop rassurante à l’échelle planétaire, les ambitions de l’Afrique sont toujours grandes, surtout en ce qui se rapporte à la promotion de l’enseignement, à la recherche scientifique et à l’économie numérique, outre les énergies renouvelables qui permettront aux pays du continent d’affronter les dangers écologiques, comme le changement climatique. Pour ce faire, il faut investir dans les jeunes compétences, l’économie verte, les énergies renouvelables, et encourager ces projets, tout en ayant une stratégie et une vision, garantissant un développement durable.
Pour sa part, Nizar Yaïche, commissaire général de cette 5e édition et ancien ministre des Finances, a indiqué que cette conférence annuelle de Fita ressemble à un pari sur l’intelligence des opérateurs économiques du continent et a pour finalité de décloisonner le continent à l’effet d’en faire un Open Space d’échanges, faisant de l’Afrique la terre promise de l’investissement. Par ailleurs, cet événement affirme, encore une fois, le rôle de la Tunisie en tant que plateforme d’échanges entre l’Afrique et l’Europe, et la triangulation que peut jouer notre pays avec les autres partenaires, comme la triangulation «Tunisie-Afrique-Europe », «Tunisie-Afrique-Asie» ou « Tunisie-Afrique-Corée ». Pour lui, l’heure est venue pour que l’Afrique se prenne en main et hisse son ambition au niveau de son appétit de développement.
Cet événement incontournable constitue une opportunité pour les entreprises et les acteurs économiques pour discuter des mécanismes de financement avec les institutions financières internationales, ce qui permettra la relance de l’économie africaine. Il s’agit, également, d’examiner les moyens de renforcer le partenariat commercial entre les différents pays africains et leurs partenaires.
Présentation du Livre blanc de la Ticad 8
Ce forum était aussi une occasion importante pour préparer le huitième Sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8), qui se tiendra les 27 et 28 août 2022, à Tunis. Un atelier entier était consacré durant le forum à la présentation du Livre blanc sur le nombre de projets communs annoncés par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise. Comportant plus de 30 projets, ce Livre blanc vise à bâtir des ponts de coopération économique, financière et commerciale entre les investisseurs africains et japonais, dans l’objectif de relancer les économies africaines suite à la crise sanitaire de la Covid-19 et exhorter les hommes d’affaires africains et tunisiens à s’engager dans ces projets prometteurs, considérant la Tunisie comme un lien entre le Japon et l’Afrique. L’accent a été mis, à cet effet, sur l’importance des projets qui couvrent des secteurs vitaux et prioritaires, et visent à renforcer les échanges économiques et commerciaux et à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, relatifs aux domaines de la santé, l’environnement, les énergies renouvelables, l’économie numérique… Ces projets pourraient générer plus de 10.000 postes d’emploi, ce qui contribuera à créer la richesse et renforcera le partenariat public-privé et l’initiative privée. La Tunisie devra donc se préparer à ce rendez-vous incontournable afin de promouvoir notre pays comme plateforme d’investissement pour les investisseurs japonais, non seulement pour investir en Tunisie, mais dans l’ensemble du continent africain, en partant de la Tunisie.
Les énergies renouvelables dans le collimateur des entreprises coréennes
Toujours en marge de cette 5e conférence internationale, une rencontre a été tenue entre la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neïla Nouira Gongi, et le président de l’Association coréenne du commerce international, Young-Ju Kim, durant laquelle Mme Gongi a appelé les entreprises coréennes à participer à l’appel d’offres qui sera publié à la fin du mois de juin 2022, portant sur la production de 2.000 mégawatts en matière d’énergie solaire dans le cadre du système de concession. La rencontre a été aussi une occasion pour examiner les domaines de coopération entre les deux parties, notamment dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie et de l’énergie renouvelable. Dans ce cadre, la ministre a souligné l’importance de la coopération bilatérale et l’attachement des pouvoirs publics tunisiens à mobiliser davantage l’investissement et à assurer la relance de l’économie tunisienne. Pour elle, la Tunisie constitue un portail pour accéder aussi bien au Continent noir qu’au Vieux Continent, ce qui permet aux entreprises coréennes de s’installer en Tunisie et d’exporter leurs productions vers les deux continents.